Loin des yeux, près du coeur

Une expression populaire bien limitée…
J’ai souvent entendu l’expression populaire : « Loin des yeux, loin du coeur » et je dois dire qu’elle n’a jamais résonné pour moi.

En effet, à chaque séparation que j’ai vécue, je n’ai jamais oublié qui que ce soit. Bien au contraire, j’ai toujours ressenti en moi la présence des personnes ayant croisé mon chemin. Une présence éternelle que je capte d’autant plus fort que le bout de chemin parcouru ensemble a été long et/ou intense, mais également tant que nous partageons des vibrations dans des fréquences similaires.

Et avec le temps, ce lien qui pouvait être très fort au départ n’a pas disparu, il est toujours présent mais simplement d’une grande douceur, libéré de toute charge émotionnelle, même avec les personnes avec lesquelles la relation a été pour le moins houleuse. Le contact avec ces personnes aux vibrations basses n’est tout simplement plus actif.

 

Liens actifs et liens inactifs
Ce que j’ai pu constater au fil des années et des rencontres que j’ai faites, et que je sois toujours en contact ou non avec elles, c’est que chaque rencontre est l’activation d’un lien. En effet, dans l’absolu tous les liens sont déjà existants, mais seule une rencontre, quelle que soit sa durée ou sa nature (échange d’une poignée de main, échange d’un regard, relation professionnelle, relation intime, relation amicale, échange d’une parole, partage dans le cadre d’une formation aussi courte soit-elle, échange téléphonique sans forcément avoir rencontré l’interlocuteur au préalable, ect…) permet d’activer ce lien. En fait, il est rendu conscient car les individus ont pris contact, c’est vraiment très simple.

Tous ces liens ne sont pas voués à durer, certains oui pourtant, et cela s’explique par des aspirations communes et des fréquences très proches, un partage équilibré et équitable. Quand ils ne durent pas, c’est tout simplement l’expression d’aspirations et de fréquences trop éloignées les unes des autres, et dans ce cas, les liens deviennent inactifs aussitôt la relation ayant délivré son enseignement. Pour qu’un lien devienne inactif, il suffit que l’une des deux personnes ne souhaite plus entretenir cette relation qui la limite dans son évolution.

 

Laisser aller ce qui n’est plus
L’idée n’est pas d’oublier qui que ce soit, relations agréables ou désagréables, dès que l’éloignement est fait, l’idée est plutôt d’être en paix en soi à chaque fois qu’une de ces personnes revient à notre mémoire, à chaque fois que nous avons une pensée pour une personne que nous ne côtoyons plus, ou à chaque fois que nous sommes amené à croiser une personne après une séparation.

L’idée n’est pas non plus de s’attacher coûte que coûte à toutes nos relations. Certaines relations sont volontairement éphémères car du moment qu’on s’est apporté l’un l’autre ce dont nous avions besoin, elle n’a plus lieu d’être. Chaque relation est l’objet d’un enseignement visant à nous faire bouger, à nous faire évoluer, à nous rapprocher de nous-mêmes, à nous faire développer ce qui nous anime en profondeur.

Il est même essentiel de ne pas chercher à entretenir un lien inutile, c’est une perte de temps et d’énergie pour celui qui s’évertue à s’accrocher à ce qui n’est plus et ne peut pas être, et c’est en même temps une intrusion puisqu’il cherche à imposer son contact à l’autre personne.

Plus clairement, une fois que la distance avec une relation est effective, il faut vivre à l’endroit où on se trouve, loin de cette relation et veiller à développer un contact sain et constructif, si le souhait des deux est de garder le contact actif, ou sans cette relation, si le souhait de l’un des deux est de désactiver le lien, et entretenir en soi des énergies élevées. En ce sens, il ne sert à rien de se lamenter parce l’autre personne n’est plus à nos côtés, ni à lui en vouloir, ni à s’en vouloir soi-même, cela même empêchant nos énergies de se déployer. Il faut accepter la situation telle qu’elle est et se tourner vers le déploiement qui nous attend.

 

Acceptation sans justification et respect de l’évolution de l’autre
Accepter aussi qu’une personne ne veuille plus échanger avec nous, sans lui imposer de se justifier sur les raisons qui la pousse à désactiver le contact, c’est respecter son besoin de distance, d’espace loin de nous, c’est comprendre que cela n’est pas contre nous, c’est comprendre que cela ne nous concerne en rien.

On ne peut en effet pas garder tous les liens actifs, que ce soit au nom de la famille, ou au nom de l’amitié, au nom des liens du sang, etc… lorsqu’une séparation a lieu c’est qu’il y a une bonne raison pour cela, même si on n’en a pas conscience sur l’instant, même si on ne comprend pas pourquoi. Chercher à élucider les raisons qui poussent l’autre à ne plus échanger avec nous, ou à entretenir la même relation que lorsque nous étions à proximité n’avance à rien. Si l’Univers a décidé de nous éloigner les uns des autres et de mettre un terme à nos échanges, c’est que cela sert notre propre évolution. Cela peut être totalement incompréhensible sur le moment, et même révoltant, frustrant, affligeant, et pourtant c’est souvent avec des années de recul qu’on est à même d’apprécier réellement pourquoi une relation a pris fin, ainsi que les bénéfices que nous en avons retiré. Des bénéfices que nous pouvons retirer dès lors que nous restons bien fermement arrimés dans le centre de notre cœur, bien lovés dans l’énergie d’amour, prenant soin de ramener l’apaisement en soi à chaque fois que des émotions nous secouent.

Il ne sert à rien de chercher à comprendre, de rationaliser. En effet, ce qui nous pousse à Être ne peut s’attarder à nous maintenir dans notre confort apparent, dans l’idée que nous nous faisons des choses. Tout nous pousse à nous défaire de nos concepts, de nos idées reçues ou de nos idées formatées avec le temps et qui peuvent nous réconforter sur une période. Pourtant tôt ou tard, il faudra se défaire de toutes ces attaches.

 

Se libérer de toutes attaches
C’est pour cela que lorsque la vie nous éloigne d’un être, qu’il soit apprécié ou non, c’est toujours pour nous faire évoluer, loin d’attaches trop enfermantes et dans lesquelles on se complaît malgré tout, loin de relations toxiques, loin de relations fabuleuses aussi… fabuleuses mais desquelles il faut également apprendre à se défaire.

En somme, vous l’aurez compris, il ne faut s’attacher à rien. Mais « ne s’attacher à rien » ne veut absolument pas dire « se détourner de tout, ou être indifférent ». Ce serait une erreur de penser cela. Il s’agit plutôt de voir clairement les choses pour ce qu’elles sont, elles ne nous appartiennent pas et nous ne leur appartenons pas. Elles servent simplement à nous guider vers nous-mêmes, vers ce qui nous anime au plus profond de nous et qui n’a jamais été, n’est jamais et ne sera jamais perturbé, ébranlé par la moindre attaque ou accusation ou dévalorisation ou manipulation, quelle que méchanceté que ce soit, ou bien quelle que flatterie que ce soit ou valorisation servant des intérêts cachés.

Bref, tout événement que nous sommes amenés à vivre sert uniquement à nous rapprocher puis nous unir à l’énergie d’Amour, dans le respect, la dignité et l’humilité.

Dans la même idée, il est important d’apprendre à ne rien mettre, ni personne, sur un piédestal. Trouver l’inspiration auprès d’une figure représentant notre idéal, oui c’est parfois nécessaire, mais seulement pour arriver jusqu’à ce modèle ; une fois que nous avons acquis en nous ce que nous admirions en cette personne, il faut continuer d’avancer, dépasser ce modèle pour poursuivre notre développement. Cela revient à acquérir les qualités appréciées chez l’autre, puis aller au-delà de ce modèle, vers un autre modèle inspirant à nouveau si nécessaire, avec d’autres qualités à déployer en soi, mais en aucun cas l’idolâtrer au point de se minimiser pour rester « inférieur » au modèle ou se contenter d’en être une pâle copie.

 

Des événements charnière
Lorsque mes grands-parents maternels sont décédés dans le crash de leur avion de tourisme, je me suis sentie vide, sans force, aucune pensée, aucune sensation, comme une toile de peintre qui se retrouve soudain sans son cadre… Petit à petit je me suis construit un autre cadre pour me sentir rassurée de nouveau, sans eux cette fois-ci. Ce n’est pas que je les voyais souvent, ô non, ils étaient loin géographiquement, mais j’avais quelques échanges téléphoniques dans l’année avec eux et surtout des échanges par courrier. J’ai toujours aimé écrire et prendre le temps de ressentir les mots qui se succédaient sur les pages blanches. Je m’installais à mon bureau pour écrire, je me sentais plonger dans mon cœur et depuis cet espace réconfortant, je racontais à mes grands-parents tout ce que j’avais envie de leur partager. J’appréciais de recevoir en retour leur courrier aussi long que le mien, rempli de mots positifs et encourageants, chaleureux et bienveillants, toujours écrit majoritairement par ma grand-mère et complété en toute fin par quelques lignes de mon grand-père.

Avec les années, je me suis aperçue que je pouvais toujours communiquer avec eux, non plus par courrier comme avant bien entendu, mais par le biais des énergies. Il suffisait que je leur pose une question, que je leur partage un trouble que je traversais, et je recevais une réponse de leur part. La réponse me parvenait intérieurement, je savais soudain ce que j’avais à faire, ou je recevais une bouffée d’apaisement, je me sentais enveloppée de bien-être. Et je savais que cela venait d’eux parce que leur énergie et leurs visages se montraient en moi.

Ça leur arrivait aussi parfois de me contacter alors que je ne m’étais pas adressée à eux. Soit ils avaient un message pour moi, soit ils voulaient transmettre un message à un autre membre de la famille. Leurs messages vibraient toujours d’amour. Et c’est bien cela qu’ils transmettaient, de l’énergie d’amour.

Et j’ai assez cheminé depuis pour savoir qu’à chaque fois que je me suis adressée à eux, je m’adressais en fait à l’énergie d’amour, cette énergie provenant de l’Univers et qui pousse au mouvement, qui anime chaque être vivant.

  • Un jour, après de nombreuses années ensemble, le père de mes enfants et moi nous sommes séparés. Ce fût encore un changement de repères intense, assez radical également puisque j’ai quitté mon pays d’adoption avec mes enfants pour revenir m’établir dans mon pays d’origine. Cette séparation, loin de nous déchirer comme beaucoup de couples, loin de nous livrer bataille par l’entremise des avocats, loin de nous servir de nos enfants comme bouclier ou comme appât pour ériger un clan contre l’un ou l’autre des parents, nous a permis de mûrir. Après plusieurs mois douloureux quand même, je pense que c’est inévitable, le temps de faire le deuil de ce qui n’est plus tel que c’était, l’acceptation de la situation et la volonté d’avancer a créé un nouveau contact. Bien sûr, nous étions tous les deux favorables à conserver le lien actif, dans le respect et pour le bien de nos enfants. Alors oui c’est tout à fait possible d’entretenir une relation courtoise avec ce que nous nommons communément un(e) « ex ». J’avoue que ce mot « ex » ne signifie strictement rien pour moi… en ce qui me concerne, le père de mes enfants conserve son prénom et toutes ses qualités, je le vois comme un ami avant tout.
  • Puis quelques années plus tard, mes enfants sont partis vivre avec leur père pour que je puisse m’occuper de ma santé et retrouver ma mobilité physique devenue alors très limitée.Cette dernière séparation de plus de 6000 km a été une coupure énergétique puissante. On dit que le cordon ombilical avec ses enfants est coupé à la naissance de l’enfant, mais je peux vous assurer que dans l’énergie il est toujours bien connecté à la mère, tant et aussi longtemps qu’il n’est pas coupé en conscience ! Le jour de leur départ, j’ai traversé de nombreuses turbulences intérieures, j’ai mesuré à quel point j’étais attachée à eux ! Et ô combien je pouvais être un cadre trop exigu pour eux par moments, ce que je ne voyais absolument pas quand nous étions tous les jours ensemble… La distance a été le déclencheur d’une nouvelle approche de ma relation avec mes enfants, avec autrui, et avec moi-même.

Et malgré des paroles qui auraient pu me faire culpabiliser, de la part de la famille, j’ai fait le choix de ne pas m’apitoyer mais de seulement voir le côté positif des choses. À partir de ce moment-là, je n’ai plus jamais eu de visibilité sur notre prochaine rencontre avec mes enfants, quand, où, comment, combien de temps ? mais je restais focalisée sur la foi que nous nous reverrions et qu’à chaque fois ce serait du bonheur.

Et dans l’intervalle, je les contactais chaque vendredi soir par téléphone, un moment d’une grande liberté d’expression pour chacun. Tous les sujets souhaités étaient abordés. Je leur permettais d’exprimer leur ressenti et de se sentir pleinement écouté, sans aucun jugement, sans critique. Mais seulement des conseils, des encouragements et surtout la guidance leur permettant de faire leurs propres choix.

Nous avons tous appris que la séparation n’est pas une catastrophe en elle-même, ce qui rend une séparation catastrophique ou merveilleuse, c’est la façon de l’appréhender et de la vivre.

Ce fût comme un rite de passage qui vise à se détacher pour mieux se respecter, s’aimer et se laisser la place dont chacun a besoin pour son évolution intérieure.

Mes facultés énergétiques se sont décuplées et j’ai pu non seulement accompagner mes enfants dans leur transition de vie, m’accompagner moi-même dans ma propre transition de vie mais également mettre de la distance réelle avec des personnes toxiques de mon entourage proche.

En somme, tous ceux qui vibraient superficiel sortaient de mon champ énergétique et donc de mon cadre de vie, et de nouvelles rencontres dans des vibrations plus élevées sont venues sur ma route.

 

Loin des yeux, près du coeur
Dans l’espace sacré du cœur, espace et temps n’existent pas. Aussi, physiquement loin d’êtres avec qui j’ai une connexion active, il n’y a pas de séparation, pas d’éloignement, et cela même si nous ne nous parlons pas pendant des mois. Et nous sommes en paix par rapport à cette distance physique, car nous savons que nous sommes dans le cœur l’un de l’autre. Bien sûr que c’est agréable de se retrouver et d’être proche physiquement, de pouvoir se toucher, se sentir, se respirer, et pourtant ce n’est pas indispensable, ni souffrant. C’est une profonde joie de se retrouver lorsque cela peut se faire et le temps passé ensemble est savouré, les minutes prennent une autre dimension, une plus grande qualité de présence est déployée car nous ne savons pas quand aura lieu la prochaine rencontre, ni même si elle aura lieu.

En attendant, à chaque séparation, bien que nous soyons loin de nos yeux, nous restons reliés et avons la sensation que nous sommes à côté les uns des autres, si près de nos cœurs.

Sat Nam